INAPTITUDES
EN EDUCATION PHYSIQUE:
LES VERITABLES CONTRE-INDICATIONS
Les
maladies de croissance
D'avantage incidents de parcours
que véritables maladies , ces problèmes de croissance touchent
de nombreuses articulations. Les plus connues sont celle touchant le talon,
appelée « Maladie de Sever », ou celle touchant le genou,
appelée « Maladie d'Osgood-Schlatter ».
Ces maladies de croissance surviennent entre 7 et 15 ans. Toutes s'expriment
initialement par une douleur gênant la pratique sportive.
Il n'est pas prouvé qu'il y ait plus de maladies de croissance chez
les sportifs que chez les non-sportifs , mais une pratique sportive intensive
(plus de 5 heures hebdomadaires) provoque certainement une augmentation
des plaintes douloureuses.
La plupart des maladies de croissances peuvent contre-indiquer la pratique
du sport responsable, mais non pas une pratique plus ludique, type
natation, vélo ou autre. Souvent d'ailleurs, tout rentre dans l'ordre
avec un simple repos et ces maladies ne représentent en aucun
cas une contre-indication à la pratique du sport à
l'école. Tout au plus, le médecin surveillera l'évolution
clinique et radiologique .
On peut retenir parmi ces maladies de croissance une maladie plus particulière
qui touche le rachis dorsal, appelée « Maladie de Scheuermann
». Celle-ci, à l'évidence, nécessite une attention
toute particulière.
Il ne faut pas confondre maladie de croissance et ostéochondrite
de croissance qui évolue vers des pathologies pouvant être
beaucoup plus destructrices pour l'articulation. Ces ostéochondrites
de croissance sont en fait des véritables contre-indications à
la pratique du sport en loisir et en compétition.
Les
troubles de la statique rachidienne
On distingue plusieurs troubles
de statique rachidienne dont la scoliose et la cypholordose.
La scoliose est représentée par une déviation latérale
à ne toutefois pas confondre avec une attitude scoliotique qui est
plutôt due à un trouble du maintien. Cette scoliose ou cette
attitude scoliotique peuvent s'accompagner d'une bascule du bassin, c'est-à-dire
une inégalité des membres inférieurs.
La cyphose et la lordose sont des déviations des courbures pouvant
être, tout au moins pour la lordose, aggravées par la pratique
du sport.
Le médecin se doit de surveiller ces déviations vertébrales,
qui peuvent apparaître dès l'âge de 8 ans ; le plus souvent,
une scoliose mineure, une attitude scoliotique, une cyphose ou une hyperlordose
ne contre-indiquent en aucun cas la pratique du sport à l'école,
voire en compétition.
Les troubles de la statique rachidienne nécessitent une surveillance
annuelle ou biannuelle
en période pubertaire.
Toutefois, quelques scolioses graves nécessitant une prise en charge
par le port d'un corset méritent une adaptation certaine de pratique
sportive. Il reste néanmoins que la pratique de la natation reste
pour la plupart du temps autorisée. Mais d'autres sports peuvent
être pratiqués sous surveillance médicale.
Les
problèmes de poids
La pratique d'une activité
sportive est le meilleur traitement contre le surpoids, puisque cela
permet de réguler une alimentation et d'entretenir une certaine forme
de tonification musculaire avec le plaisir d une activité physique
et sportive.
L'obésité, ou à l'inverse la maigreur, ne sont donc
pas des contre-indications à retenir. Toutefois, lorsque des
problèmes psychologiques sont sous-jacents, il se peut que l'on soit
obligé de prendre en compte une certaine forme de pratique afin d'aider
l'enfant ou l'adolescent. La règle générale consiste
à promouvoir l'activité physique ou le sport dans un esprit
de convivialité.
Le médecin surveillera l'indice de masse corporelle, avec une échelle
spéciale enfants et adolescents afin de surveiller l'évolution
de l'obésité ou de la maigreur.
On doit encourager en tout état de cause la pratique de la natation,
du vélo, de la marche rapide, voire même certaines activités
de type fitness comme le cardio-training ou le renforcement musculaire.
L'endurance en général est bonne pour la santé.
Les
douleurs de genou
Statistiquement les contre-indications
à la pratique du sport à l'école les plus fréquentes
correspondent aux gonalgies des jeunes filles, qui se plaignent de
douleurs surtout lors de la pratique de l'endurance.
Ces douleurs correspondent en fait à une morphologie particulière
de la jeune fille, qui a tendance à avoir des rotules qui se décentrent
par rapport aux garçons qui ont plutôt des rotules qui se
recentrent.
Les rotules moins bien centrées glissent donc vers l'extérieur
en enflammant le cartilage et en provoquant une douleur. C'est pour cela
que lorsqu'on n'est pas habitué à pratiquer un sport, ces
douleurs sont directement mises en relation avec la pratique du sport, et
l'enfant ou l'adolescente demande de ne plus pratiquer ce sport.
En définitive, il s'agit d'une grande erreur, puisque améliorer
la force musculaire, travailler l'endurance, travailler la coordination
des muscles du quadriceps permet de mieux centrer la rotule et d'éviter
les douleurs futures.
Le médecin doit remplir son rôle éducateur et s'efforcer
de ne pas proposer de certificat contre-indiquant le sport à l'école.
Il doit au contraire faire comprendre qu'une pratique sportive progressive
avec course à pied en ligne, palmage en piscine, voire vélo
dans certaines conditions, est un bon traitement pour ces douleurs de rotule.
Il suffit d'éviter quelques exercices simples comme la marche en
canard, les efforts d'accroupissement ou se mettre à genou.
Le port de genouillères peut solutionner ce problème et
aider à la pratique du sport.
Les
contre-indications cardiaques
Il est souvent détecté, lors d'un examen de médecine
scolaire ou de médecine sportive, l'apparition d'un souffle. Souvent,
ce souffle est anodin, et correspond à une simple désadaptation
provisoire due souvent à des turbulences dans les vaisseaux cardiaques,
en rapport à une mauvaise adaptation de la taille des vaissaux par
rapport aux cavités cardiaques pendant la croissance.
Ces souffles dits anorganiques ou non pathologiques, sont très facilement
différenciés des autres souffles cardiaques qui méritent
bien entendu un traitement beaucoup plus spécifique avec l'aide d'un
spécialiste.
Quand le souffle est bénin ou anodin, il n'y a aucune raison de
contre-indiquer le sport à l'école ni d'ailleurs en compétition.
On peut se rassurer en réalisant un bilan cardiaque complet et une
échographie cardiaque qui permettra de voir non seulement le bon
fonctionnement du coeur mais également la taille des cavités
cardiaques.
Cet examen est d'ailleurs obligatoire lorsque l'enfant entre en filière
de pratique sportive de haut niveau.
Diabète
et sport
Un diabète bien équilibré ne contre-indique en aucun
cas la pratique du sport loisir ou compétition. Bien entendu, une
alimentation adaptée sera proposée, ainsi qu'une surveillance
attentive de l'équilibre de ce diabète et de la régulation
du traitement.
Les enfants diabétiques semblent pratiquer eux-mêmes l'auto
surveillance avant et après l'effort. L'enfant connaît également
le problème de la pratique sportive puisqu'il sait que sa glycémie
va diminuer par la consommation d'énergie pendant l'effort.
Il n'existe donc pas de contre-indication particulière pour les diabétiques
équilibrés. Dans le cadre d'une pratique sportive de compétition,
il sera toutefois nécessaire de consulter un médecin du sport
pour se mettre en conformité par rapport à la loi dopage.
L’'asthme
et le sport
Il est difficile de détecter les équivalents de l'asthme chez
l'enfant. Il sera même statistiquement prouvé qu'il y a beaucoup
d'enfants asthmatiques qui s'ignorent. Dans la majorité des cas,
l'asthme n'est pas une contre-indication à la pratique du sport à
l'école ou en compétition. Bien au contraire, le sport est
conseillé, sauf dans le cas très rare d'asthme d'effort
.
En tout état de cause, il est possible de prendre médicalement
en charge cet asthme pour permettre une pratique sportive. On sait toutefois
que la plupart des traitements pour l'asthme fait partie des produits dopants
interdits. Dans ces conditions, le spécialiste doit réaliser
ce qu'on appelle un A.U.T (autorisation d'utilisation thérapeutique)
pour permettre à l'enfant de pratiquer le sport en compétition.
On conseille à tous les enfants sportifs de garder sur eux le
médicament à prendre en inhalation en cas de crise. Bien entendu,
l'entourage ou le professeur d'EPS doit être averti de cette possibilité.
L'échauffement doit être plus long, progressif, et discontinu,
en respirant par le nez, pour réchauffer et humidifier l'air respiré.
Croissance
et sport
La question la plus souvent posée est celle du décalage ou
de la limitation de la croissance dans la pratique sportive. A ce jour,
aucune étude scientifique n'a prouvé que le sport, même
pratiqué à haut volume n'a une répercussion sur la
taille future de votre enfant.
Toutefois, il a été prouvé que dans certaines conditions
de pratique, la croissance pouvait être décalée de plusieurs
mois voire de plusieurs années. Il s'agit donc d'enfants qui auront
une taille adulte normale mais qui possèdent par rapport aux autres
enfants un retard de l'âge osseux.
Enfin, chez la fille, il est certain qu'un haut volume de pratique modifie
l'apparition des règles et peut provoquer des aménorrhées
pouvant conduire à des incidents gravissimes non seulement sur l'équilibre
hormonal, sur les futures grossesses mais également sur la solidité
du squelette.
Les sports d'endurance sont les plus exposés à ce phénomène
de troubles hormonaux.
Les
autres contre-indications
Un enfant souvent enrhumé ou ayant à répétition
des problèmes O.R.L. peut éventuellement être contraint
de temps à autre à ne pas pratiquer de sport. Globalement,
ces phénomènes infectieux répétitifs ne sont
pas des contre-indications à la pratique du sport loisir ou compétition
; mais le sport peut à haute dose diminuer les défenses
immunitaires de l'organisme.
Les problèmes de vision représentent des conditions de pratique
pouvant être adaptées avec lunettes, lentilles de contact,
intervention correctrice, mais il n'existe pas fondamentalement de contre-indication
réelle. Seuls certains sports nécessitent une attention particulière.
Les eczémas peuvent être également une gêne à
la pratique sportive. Un cas particulier peut être représenté
par l'excès de transpiration. Dans ce cas effectivement, un traitement
spécifique devra être donné, une évaluation sera
faite au cas par cas.
Les enfants présentant un handicap ne doivent pas être
privés de pratique sportive, loisir ou compétition. Il faut
pouvoir les intégrer dans le groupe, et adapter des propositions
de pratique à leur handicap.